La plus ancienne des bastides de Gironde a été fondée en 1255 par Alphonse de Poitiers, Comte de Toulouse en paréage avec l’Abbaye Sainte-Foy-de-Conques. Prospère grâce au commerce du vin, ville protestante, elle dispose toujours de sa place entourée de ses couverts. Ses maisons anciennes – maisons en pierre du XIIIème siècle, maisons de notable en pierre et à pans de bois sculptés du XVIème siècle, ses maisons bourgeoises des XVIIème et XVIIIème siècles sont particulièrement remarquables.
« Porte du Périgord », Sainte-Foy-la-Grande a toujours occupé une position particulière entre le Périgord et l’Agenais, tant sur les plans historique que religieux, que géographique que administratif. La cité de Sainte-Foy-la-Grande est l’une des plus petites communes de France : elle s’étend sur 51 hectares presque entièrement urbanisés.
POUR EN SAVOIR PLUS
Quelques éléments sur l’histoire des origines à la fin de l’ancien régime
C’est Alphonse de Poitiers, frère de Saint-Louis, qui est à l’origine de la fondation de la ville de Sainte-Foy-La-Grande en 1255. Dès l’année 1256, il accorde à ses habitants des coutumes. La bastide est créée sur un territoire presque vierge de toute construction antérieure à cette fin du XIIIème siècle. On sait toutefois que l’abbaye de Conques avait fondé en 812 un établissement religieux sur l’emplacement de la bastide de Sainte-Foy, qui faisait partie du diocède d’Agen, ne tarde pas à rentrer dans le giron des anglais.
Le sud-ouest de la France recense quelques 350 bastides constituant un véritable patrimoine identitaire représentatif de l’aspect régional. Dans cet espace, la bastide se définit généralement comme une ville neuve fondée au XIIIe et XIXe siècles, résultant d’une intervention volontaire, dont la principale caractéristique paraît être un plan ordonné autour d’une vaste place centrale. Mais derrière une apparente similitude, chaque bastide possède sa propre identité.
Ainsi, les bastides ou villages-marchés, villes de fondation des XIIIe et XIVe siècles, sont la marque de l’emprise royale sur le territoire. L’urbanisme des bastides les différencie des autres formes de villages, le plan régulier orthonormé étant la règle pour leur fondation. Il s’agit de distribuer autour de l’îlot central, laissé vide de maisons, des îlots à bâtir constitués de parcelles identiques. Toutes les bastides sont différentes, mais elles conservent leur plan régulier, centré autour de la place du marché entourée de maisons à arcades. Le plan de la bastide de Sainte-Foy-la-Grande est l’un des plus représentatifs du système régulier des villes neuves du moyen âge.
En 1326, on accorde aux Consuls le droit de fortifier la ville.
En 1377, le duc d’Anjou,après avoir pris Bergerac, se rend devant Sainte-Foy. La garnison, peu nombreuse, malgré ses fortes murailles, se rend en vingt quatre heures. La ville est pillée. Les français gardent peu longtemps leurs conquêtes. Dès lors, jusqu’au milieu du XVème siècle, Sainte-Foy coule une vie paisible, fidèle au roi d’Angleterre. En 1450, les Français assiègent la ville. Après la prise de Castillon, elle se range au côté du roi de France qui confirme ses anciens privilèges. En 1498, les coutumes de la ville sont confirmées.
Les habitants de Sainte-Foy ne prennent pas part à la révolte de la gabelle mais les ministres de la Religion Réformée trouvent en eux de chauds partisans. Dès 1571, le Protestantisme s’implante à Sainte-Foy-La-Grande et cette ville devient l’une des places fortes protestantes de l’Agenais. Commencent alors les persécutions du Parlement contre les prédicateurs. En 1561, les Réformés détruisent le couvent des Cordeliers en tuant les religieux. Les guerres de religion dureront plusieurs années.
Une ville prospère
Dès le Moyen-Age, Sainte-Foy-La-Grande bénéficie de la prospérité grâce au commerce du vin qui a pour théâtre son port, situé à l’écart de la ville. Sous la domination anglaise, les vins sont expédiés sur des gabarres vers Libourne ou Blaye pour être embarqués sur les navires de haute mer à destination des îles britanniques. Les vins de Sainte-Foy-La-Grande sont exportés vers la Hollande après la révocation de l’Edit de Nantes. De nombreux protestants de la région ont alors choisi l’exil vers ce pays.
Des activités liées à la principale production locale, l’exploitation de la vigne, sont très importantes : tonneliers et charpentiers de la marine installent leurs ateliers le long de la rivière. A cette époque aussi, le transport fluvial des blés et froments du pays participe aussi à la richesse de Sainte-Foy.
A quoi ressemblait la bastide à la fin du 19ème siècle?
Cliquez sur une photo ou un lieu dans la bastide, puis sur « Google Street view » et promenez-vous dans la bastide du 19ème siècle. Un voyage dans le temps proposé par l’association Cœur de Bastide permis grâce à la collection numérisée de cartes postales des Amis de Sainte Foy et du Musée du Pays foyen.